<< POSITION JB DÉBAT GCO PDU CONSEIL TriBune Pour un schéma régional des transports, enfin ! >>


La ville en débat

« Désespérément inutile et coûteux » : dans une tribune adressée aux DNA, Henri Bronner, maire de Vendenheim, dit tout le mal qu’il pense du projet de grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, abandonné.

Le GCO ? « Inutile et coûteux »

« Le débat autour de ce projet autoroutier rebondit et tourne à l’invective politicienne forcément éloignée des vrais enjeux.
Comme maire d’un village particulièrement impacté, j’ai participé de façon modeste mais opiniâtre à l’évolution du dossier. J’ai l’habitude de regarder les projets d’infrastructures sans a priori en me posant toujours les questions suivantes :
Tous les ouvrages liés aux infrastructures sont prégnants pour leur environnement. Consommation d’espaces importante, bruit, coupure de paysages, impact sur la faune et la flore… Ils sont aussi très onéreux. N’étant pas spécialiste en matière de réseau autoroutier, je me réfère aux diverses appréciations disponibles dans ce dossier.

Les faits

La seule étude connue sur le GCO est celle du cabinet TTK demandée par le préfet. Quelle est la conclusion essentielle ?
Le GCO enlèvera moins de 5 % de la circulation autoroutière actuelle. L’enquête publique qui a eu lieu par la plume du commissaire enquêteur, conclut que le GCO n’a pas pour objet de désengorger l’autoroute actuelle. Ces deux points sont des faits et non une interprétation de ma part. Compte tenu de cela, mon village subirait les impacts suivants :
Quel élu, dans ce cas de figure, peut souscrire à un tel projet ?

Pour ma part, si la preuve avait été apportée de l’efficience du GCO par rapport à la situation actuelle, inacceptable, de l’A4, je l’aurais accepté malgré tout, en exigeant tout une série d’aménagements pour limiter les nuisances dans mon village.
Mais devant les avis négatifs de toutes les institutions qui se sont exprimées, je ne vois rien qui milite en faveur de ce projet.
L’aspect financier aussi me laisse dubitatif. Ce projet est annoncé à 600 millions d’euros. Le péage prévu ne permettra pas, loin s’en faut, d’équilibrer les comptes du délégataire.
Le fait qu’une entreprise de la taille de Vinci n’arrive pas à lever les fonds nécessaires auprès des banques prouve, s’il en était besoin, l’aventure économique risquée de cette opération. Un appel au contribuable est donc proposé par le conseil général et par la Région.
Dans une période où ces instances ont tellement de mal à financer des services à la population, est-il opportun de créer une dépense aussi importante sur une opération tellement hasardeuse que même les banques refusent de soutenir un des leaders mondiaux du BTP ?

Tous ces aspects me poussent à combattre ce projet désespérément inutile et coûteux.

Reste que la situation actuelle au ras de Strasbourg est inacceptable : engorgement journalier (matin et soir), pollution, risques d’accidents sont des faits indéniables.

Trois facteurs principaux sont en cause.

Par ailleurs, le transit, au ras de Strasbourg a connu un afflux de poids lourds européens depuis la mise en place de la « Maut » en Allemagne.
Il ne sera pas aisé de convaincre ces usagers de payer un péage s’ils peuvent utiliser une autoroute gratuite parallèle.

Les solutions alternatives

Que faire puisque le statu quo est inenvisageable ? Une réponse est donnée par l’étude TTK :


On nous répète souvent que l’Alsace est un couloir d’échange nord/sud au trafic européen.

En conclusion, je pense que les diverses instances de décision de notre région doivent se mettre d’urgence à l’œuvre pour concevoir les modes de déplacements nécessaires à notre espace de vie plutôt que de s’invectiver autour d’un GCO totalement inadéquat et financièrement inacceptable pour tous les Alsaciens. »

Henri Bronner était présent au MEDAD le 11 Janvier 2008 voir MeDadpresents