Le GCO à l'horizon 2019
Jean-Charles Lambert, maire de Stutzheim-Offenheim, a imaginé le scénario circulation-fiction suivant:
« … Nous sommes en 2019, le GCO est ouvert à la circulation depuis trois ans.
Après un péage à 2 euros la première année, puis à 4 € la suivante… en raison du faible trafic et des coûts financiers supportés par le concessionnaire, il va passer à 8 € pour les voitures particulières en 2020.
Depuis la mise en service du GCO, les bouchons sont de plus en plus fréquents sur l'A35 et depuis que le TSPO circule sur l'ex N4, il s’en forme régulièrement tous les matins depuis Marlenheim jusqu'à Strasbourg.
Qu’ils viennent du Nord ou du Sud, tous les usagers désireux de se rendre à Strasbourg sont pris au piège à l’échangeur d’Ittenheim. Le GCO déverse un flux croissant de véhicules sur l'A352 bloquée par un immense bouchon tous les matins. Au débouché de cette autoroute vers la ville, deux possibilités : soit retourner sur l’A35 vers le Nord ou le Sud (autoroute avec bouchon), la boucle est bouclée… et les conducteurs sont pris au piège. Soit se diriger vers le centre ville : les Bld de Lyon et de Metz sont aussi bouchés, et la rue de Wasselonne est à sens unique, impossible d’y accéder. Même si on inversait les sens unique, des milliers de voitures se trouveraient rue de Molsheim, et dans le quartier de la Petite France … impensable !
D’autre part, notons aussi que, soutenue financièrement par l'État et la Région, l’utilisation de la voiture électrique se développe rapidement. Ainsi l'Alsace est championne de France en nombre de voitures électriques en circulation. Celles-ci s’ajoutent évidemment à toutes les autres et contribuent à l’augmentation des bouchons sur l’A35.
Aujourd’hui, en 2019, les élus sont devant une impasse. Malgré le GCO, les bouchons sont de plus en plus nombreux autour de Strasbourg. Que faire pour améliorer cette situation demain, en 2020 ?
De nombreux poids lourds évitent le GCO pour s’épargner les frais de péage et empruntent l’A35. La Région a décidé en 2018 de leur interdire l’A35 pour les obliger à circuler sur l’autoroute à péage, le GCO.
Beaucoup circulent maintenant à nouveau en Allemagne, car la Maut est moins chère que le GCO.
Les élus constatent l’échec du GCO. Certains regrettent qu’en 2010 ils n’aient pas pris les bonnes décisions :
- réguler le transit PL sur l’A35, en limitant l’autorisation de circulation des PL, les autorisant à circuler pendant 20h sur 24h. L’interdiction n’aurait concerné que les plages horaires de 7h30 à 9h30 et de 16h30 à 18h30. Tous les PL internationaux ont un système de géolocalisation embarqué, il leur aurait été très simple de planifier leurs déplacements entre la vallée du Rhône et la vallée du Rhin, ou entre la région parisienne et la Bavière en tenant compte de ces contraintes.
- Construire une voie latérale à l’A35 près du cimetière militaire afin d’éviter les cisaillements des flux de circulation
- Aménager quatre voies sur l’A35 entre la Vigie et la Porte de Schirmeck
- Aménager la porte de Schirmeck pour faciliter les flux qui se croisent
- Construire une liaison inter-ports à l’Est de Strasbourg
Aujourd’hui, en 2020, les poids lourds sont interdits sur l’A35 toute la journée alors qu’en 2010, 4 heures d’interdiction auraient suffit.
Enfin, le GCE, à savoir GCEst existe depuis longtemps, c’est l’autoroute Hafraba. Les liaisons Est Ouest sont mal indiquées sur les autoroutes françaises depuis des années.
Et maintenant, que faisons nous pour réduire le nombre de bouchons autour de Strasbourg ?
Il est urgent de réfléchir à de bonnes solutions, des solutions durables, et ceci avant 2019. Parmi celles-ci : l’électrification des lignes SNCF Strasbourg Haguenau et Strasbourg Molsheim pour l’instauration d’un cadencement régulier de RER. La création de parking relais dans les villes moyennes. Le développement du tram-train. La lutte contre l’auto-solisme. La relance du ferroutage et du fret sur le Rhin. L’interdiction de circulation demandée aux PL internationaux aux heures de pointes, l’aménagement de l’A35, etc. Le tout est moins cher que le GCO, davantage créateur d’emplois durables, plus économe en terres agricoles, et plus respectueux de l’environnement.
