À l’Ouest, rien de nouveau
Le projet de Grand contournement ouest est relancé. Opposants et partisans se préparent à de nouvelles batailles médiatiques.
Mis à part à Strasbourg où le maire Roland Ries est passé du camp des opposants à celui des pro-GCO, la relance de ce Grand contournement Ouest de Strasbourg laisse les uns et les autres sur leurs positions. Il faut dire que le projet tel que proposé par le rapport Panhaleux et Renvoisé (consultable sur www.dna.fr) ne change pas vraiment sauf le nom, A35.
« Si encore le rapport disait qu’il n’y aura plus de bouchons, mais il y en aura toujours, regrette Dany Karcher, le maire de Kolbsheim. Le village fut l’épicentre de la résistance anti-GCO pendant de longues années. De toute façon, poursuit son maire, si vous posez une problématique de flux à des gens qui pensent routes, ronds-points et ponts, ils vous répondront en terme de routes, ronds-points et ponts ».
« Je suis doublement content, explique au contraire Jean-Luc Herzog, le maire de Niederhausbergen. Car le projet est relancé et les uns et les autres tournent casaque ». Il fait partie d’un collectif de dix maires de l’ouest strasbourgeois qui avait milité pour la relance du dossier : « J’espère qu’on ne va pas utiliser la petite modification pour complexifier le dossier. Maintenant, il faut qu’une décision politique soit prise très rapidement. La CUS doit s’emparer du sujet et va devoir repenser un certain nombre de choses (..) Pour les quelques-uns qui sont contre, je veux dire qu’une quatre voies qui fonctionne bien est un apport économique car des entreprises s’installent sur le territoire, ça génère des rentrées financières supplémentaires ».
« Nous sommes un peu écœurés, mais pas abattu, réagit au contraire Luc Huber, le porte-parole du collectif GCO non merci, en pointe dans le mouvement contre l’autoroute. On aurait aimé que Roland Ries s’explique un peu plus. Cela s’apparente quand même un peu à une trahison de la part de quelqu’un qui fut l’un des plus lucides sur le sujet. Pour ce qui est de la requalification de l’A35, on est contre, on aura toujours besoin d’un barreau CUS nord, CUS Sud pour circuler à l’intérieur de la CUS. On s’attendait au résultat de cette expertise. Ce qui nous a le plus surpris, c’est que ça embraye directement, les politiques, le préfet. On verra ce que diront les artisans quand ils voudront aller de Vendenheim à la Meinau, qu’ils seront pris dans des bouchons et qu’on leur dira de passer par le GCO et de payer le péage ». Le collectif va se réunir prochainement pour élaborer une stratégie et n’écarte pas l’idée d’initiative voire de manifestations. Pour les agriculteurs concernés, ce n’est pas le passage de 300 hectares d’emprise à 280 hectares qui va changer quelque chose. « À partir du moment où on prélève du foncier, c’est un souci, analyse Franck Sander, secrétaire général de la FDSEA. Tout projet qui empiète sur les terres agricoles n’est pas bon et pas acceptable ». Selon la FDSEA, environ 200 agriculteurs sont concernés par le tracé qui traverse le Kochersberg, dont les terres sont considérées comme les meilleures d’Alsace. « 280 hectares, c’est l’équivalent d’un ban communal, poursuit Denis Ramspacher, vice-président de la chambre d’agriculture. C’est important. Dans les années 80, on a installé beaucoup de jeunes qui sont encore en place ».
Les élus de l’agglomération débattront du projet ce matin lors de la séance plénière de la CUS. Le point a été ajouté in extremis à l’ordre du jour.
par Olivier Claudon, publiée le 29/11/2013
http://www.dna.fr/economie/2013/11/29/a-l-ouest-rien-de-nouveau
