| Le 30 octobre 2007 Dernières Nouvelles d'Alsace, Monsieur Gérard Lignac, Monsieur Olivier Claudon 17-21 rue de la Nuée Bleue 67077 Strasbourg Cedex Messieurs, Le samedi 27 octobre 2007 paraissait dans votre quotidien sous la plume de Monsieur Olivier Claudon un article intitulé « Quid de la taxe Bur ? » assorti d'un encart sur « Les projets routiers alsaciens » dans lequel vous écriviez : "Le Grand contournement Ouest de Strasbourg (GCO) fait semble-t-il partie des exceptions puisque Nicolas Sarkozy a annoncé début septembre que le dossier serait transmis au conseil d'État en vue d'une déclaration d'utilité publique (DUP) sans passer par la case GreneIle?. La DUP doit être signée dans un délai de 18 mois après la fin de l'enquête publique qui s'est tenue en juillet 2006. La mise en service n'est pas attendue avant la fin 2012. Pour ce qui concerne les autres projets routiers importants, la jonction A35/A352 à Innenheim dont les travaux sont programmés et à priori financés pour le printemps, ne devrait pas subir de conséquences. Mise en service attendue en 2009." J'aimerais par la présente, en invoquant en tant que conseiller municipal à Duttlenheim, un droit de réponse, indiquer aux lecteurs des Dernières Nouvelles d'Alsace pourquoi le Grand Contournement Ouest de Strasbourg ne se fera pas et formuler une proposition pour la jonction VRPV-A35. Le Président de la République avait effectivement annoncé le 7 septembre à Strasbourg, en dehors de la réunion du Conseil des ministres décentralisé sa volonté de réaliser cette autoroute privée à péage, allant jusqu'à dire que ce dossier irait «en Conseil d'État sans passer par le Grenelle de l'environnement ». Ce faisant, le Président avait contredit les engagements préalables du Gouvernement qui étaient qu'aucune décision en terme d'infrastructures (et donc obligatoirement sur des projets en cours) ne soit prise avant la tenue du Grenelle de l'environnement en octobre. L'annonce faite en septembre par Monsieur le Président de la République a eu lieu bien avant la tenue du Grenelle de l'environnement où il a pris d'autres engagements. Elle a été faite dans un cadre qui pouvait être compris comme une démarche globale de réconciliation avec les élus alsaciens de la majorité un peu heurtés par la nomination au Gouvernement du Maire d'une grande ville alsacienne qui ne faisait pas partie de cette majorité. Le TGV Est (largement co-financé par les Alsaciens) et le GCO venaient ainsi garnir le panier de la mariée. Cyber-action : plus de 3000 messages à l'Elysée ! Cette annonce a donné lieu à une cyber-action organisée sur le site cyberacteurs.org qui a été signée à ce jour par 3340 personnes et s'est traduite par autant d'e-mails envoyés à Monsieur le Président de la République. C'est un chiffre plus important que celui des réponses à l'enquête publique qui, je le rappelle avait suscité 2731 réponses « non » et 538 réponses « oui » dont plus de 50% pensaient à tort que le GCO résoudrait les bouchons). Notion d'exception Au grenelle, on a aussi parlé d'exceptions : on peut ainsi lire dans le Relevé de la première partie de la table ronde Programmes « mobilité et transports » qu'en terme de nouvelles infrastructures « Les nouvelles infrastructures routières et autoroutières seront limitées à la résolution des cas de sécurité et de congestion, ou d'intérêt local. Ce principe s'appliquera avec bon sens. » On lit bien « résolution des cas... de congestion ». A ce propos, le rapport de la Commission d'Enquête Publique est très clair : (partie 1 du rapport, pages 147 et 349 sur 372 ainsi que seconde partie page 29 sur 40 ) « le désengorgement de l'A35 n'était ni l'enjeu, ni l'objectif du GCO » En effet, comment résoudre les bouchons avec seulement de 4 à 4,5% de véhicules de moins sur l'A35 et un prix du péage sur le GCO qui gonfle comme le prix du pétrole ? Ne pouvait-on pas lire dans vos propres colonnes le 17 septembre les propos de M. Dieudonné, Directeur des Transports et des Déplacements à la Région Alsace qui reconnaissait « Il est vrai que du point de vue des liaisons pendulaires vers Strasbourg, le GCO n'apportera pas beaucoup de solutions. Le risque est en fait que la capacité dégagée par cette nouvelle voie ne soit réinvestie par des gens qui se détourneraient des transports collectifs pour retourner vers la voiture. Au bout du compte, l'A35 resterait victime de ses thromboses à répétition et rien ne serait résolu…»? Quant aux autres exceptions citées, laissons le soin aux comités de pilotage rassemblant tous les partenaires du grenelle et qui seront installés mi-décembre de les étudier. Déclaration d'Utilité Publique du GCO et Grenelle de l'Environnement La Déclaration d'Utilité Publique devrait effectivement être prise dans les 18 mois de la fin de l'enquête publique par le Conseil d'Etat. La procédure de déclaration d'utilité publique qui permettra à l'Etat de procéder aux expropriations nécessaires n'est donc pas terminée. Le discours de clôture du Grenelle de l'environnement du Président de la République prononcé le 25 octobre 2007 en présence de deux prix Nobel, du Président de la Commission Européenne et de tous les représentants de la Nation qui ont participé à ces tables-rondes est à mon avis bien plus engageant que ne pouvaient l'être des propos tenus lors d'un déplacement en province pour cause de réconciliation partisane. Permettez-moi ce citer ce discours : « Il faut avoir le courage de reconnaitre que le « dialogue à cinq » - le dialogue entre les syndicats, les entreprises, les ONG, les élus et l'administration – est un succès. (...) Au-delà, je vous propose que, pour tous les grands projets, par exemple ceux soumis à une enquête publique, la décision négociée « à cinq » se substitue, dans toute la mesure du possible, à la décision administrative. » Nous lisons bien là « se substitue... à la décision administrative » et le GCO est bien un grand projet soumis à une enquête publique. « Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur « coût en carbone ». Toutes les décisions publiques seront arbitrées en intégrant leur coût pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. » En terme d'augmentation des rejets de CO2, la DRE, dans son mémoire en réponse numéro 2 à la Commission d'Enquête Publique, est claire : « En hypothèse haute de croissance des trafics, cette augmentation est de 58% alors qu'elle n'est que de 20% en hypothèse basse » (page 93 du rapport de ma Commission d'enquête publique). Nous lisons bien plus « 20% en hypothèse basse ». En terme de biodiversité, et dans un contexte où la Commission Européenne est intervenue au mois d'août pour arrêter la construction du contournement de la ville polonaise d'Augustov pour préserver une tourbière à l'ecosystème précieux, la menace d'extinction du grand hamster d'Alsace sera à reconsidérer. En terme de coût environnemental, en plus d'un bilan CO2 inacceptable et de risques pour la biodiversité, il semblerait que les aspects bruit du dossier GCO seraient très contestables et il est certain que la manière dont a été évacuée la protection de la nappe phréatique jugée « peu profonde et très vulnérable » juste en amont du puits de captage principal du Syndicat des Eaux de Strasbourg-Sud qui alimente en eau 26000 habitants est inacceptable. Pour paraphraser notre Président de la république, il apparaît donc que ce projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé . Et j'aimerais pouvoir rajouter comme il l'a fait à la toute fin de son discours : «Ce que j'ai dit ce soir, nous le ferons, et nous le ferons ensemble, je vous remercie de l'avoir compris. » Je considère d'autre part que les membres du Conseil d'État affirmeraient leur indépendance et s'honoreraient en examinant ce dossier sous l'angle des engagements pris par le Président de la République à l'occasion du Grenelle de l'Environnement, c'est à dire sur la réelle notion d'utilité publique du projet, plutôt que sous l'angle de la stricte conformité juridique des textes et procédures qui leur seront présentés. Proposition VRPV-A35 Enfin, en tant que conseiller municipal de Duttlenheim et solidaire du monde agricole, je me permets d'émettre un souhait en ce qui concerne la jonction A35/A352/VRPV à Innenheim, qui stérilise 47 ha des meilleures terres sur le seul ban de Duttlenheim du fait de la grande boucle qu'il fera en milieu de plaine pour rejoindre les gigantesques échangeurs du GCO. Je suggèrerais que, du fait de l'abandon du projet de GCO au profit de solutions plus efficaces, notamment celles suggérées par l'étude du cabinet TTK commandée par le Préfet, cette jonction emprunte le tracé direct précédemment envisagé, à savoir un simple passage à 4 voies de l'actuel tracé en ligne droite de la RN 422 (actuelle D1422). Ce tracé, qui avait déjà fait l'objet d'une enquête publique favorable a en effet été abandonné au profit du tracé actuel, en raison de la reprise du projet longtemps en sommeil du GCO. En tant que lecteur de votre journal et conseiller municipal de Duttlenheim, je vous remercie d'avance pour la publication de ce droit de réponse et me tiens à votre disposition pour tout éclaircissement sur ce dossier. Veuillez agréer mes cordiales salutations. Christian Goepp voir aussi la motion de Duttlenheim la réponse de Michel T à Veronique Leblanc réalisatrice du dossier DNA du 17 Septembre A l'assaut de la ville/ Les déplacements périurbains-nouvelle donne? « Il est vrai que du point de vue des liaisons pendulaires vers Strasbourg, le GCO n'apportera pas beaucoup de solutions » confirme Didier Dieudonné, directeur des Transports et des Déplacements à la Région Alsace Les lecteurs des DNA ont des idées: GCO gratuit et contournement Est les nouvelles réductions de vitesse |